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 L'interview musique de la semaine: BELFOUR

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Pour ceux qui vous découvrent, pourriez-vous me dire qui se cache derrière le groupe BELFOUR ?  

Il se cache un duo aux personnalités bizarrement diamétralement opposées mais que la musique a réuni. Une chanteuse plutôt instinctive et tête en l’air et un guitariste producteur plutôt timide mais d’une force inouïe. Je suis plus spontanée, lui plus cérébrale, il y a une vrai dualité, on se complète beaucoup. Walt Disney séparait toujours les duos de dessinateurs qui s’entendaient trop bien et qui allaient dans le même sens. Pour lui c’était contre productif, il aimait mélanger les visions. Il aurait peut-être adoré notre duo ahah !

 

Votre second EP sortira au printemps et sera en Français alors que le premier était en Anglais. A travers les textes, le français semble être une évidence mais pourquoi avoir choisi d'écrire dans la langue de Molière ? 

 

C’est l’histoire d’une rencontre incroyable, nous nourrissions l’envie d’écrire en français et un jour nous avons hébergé un musicien auteur en airbnb qui est devenu notre manager, Laurent Bénitah. C’est lui qui nous a poussé vers le français et nous a définitivement fait oublier l’anglais. On a travaillé dur avec lui dans notre salon puis en résidence, 8 mois après on était au Zénith de Paris avec des chansons qui venaient d’éclore…

Il y a eu aussi cette interview de Loic Lantoine qui m’a fait un déclic ou il dit que l’important c’est ce que l’on a dire pas la forme, peu importe d’ou tu viens les diplômes etc... Je me suis dit: Allez, vas-y fonce, tu as ton histoire à raconter ! On se souviendra longtemps de notre premier concert en français en première partie de Bertrand Cantat, nos proches découvraient nos chansons pour la première fois, qui pour certaines leur étaient destinées... Mes parents en guerre depuis 15 ans réunis pour l’occasion. Mon amie d’enfance avec laquelle je m’étais disputé deux ans auparavant, qui s’effondra en larmes dans mes bras après le concert, au beau milieu d’une salle bondée de gens crevant d’impatience de voir leur idole. Nous, nous étions là à recoudre notre amitié...

 

Lucie, tu écris la plupart des textes, Michael tu composes. Comment naissent les morceaux ? Avez-vous un processus de création bien établi entre vous deux ? 

L’important pour nous, c’est d’être au service de la voix et du texte, nous travaillons beaucoup en guitare voix en acoustique sans artifice puis on fait des allers retours avec la production. Il y a souvent de nombreuses versions d’une même chanson, chacun à son idée mais c’est ce qui est riche, Michael a un super regard sur mes textes et inversement moi sur la musique.

 

J'ai eu la chance d'avoir écouté quelques titres de votre EP et le mot qui me vient à l'esprit est "planant". A la fois poétique, sombre, léger, vous nous offrez un moment surprenant où la musique et les mots sont en osmose. Ou puisez-vous votre inspiration ?  

 

Merci ca nous touche beaucoup. La musique, pour nous, doit être une sorte de reflet de la réalité en plus poétique. Nous adorons jouer avec les contrastes. Sur scène, c’est encore plus flagrant, nous jouons beaucoup avec la colère, la joie, la tristesse, c’est passionnant ! Les non-dits, l’enfance, font partis des thèmes qui me touchent beaucoup, j’ai parlé très tard et rapidement j’ai chanté comme s'il fallait que je dise ce que certaines personnes autour de moi n’ont pas pu dire. En musique c’est plus facile… Ce qui est riche, c’est aussi l’histoire de Michael qui par ses origines algériennes, italiennes mais aussi par son métier d’ingénieur du son où il a voyagé dans le monde entier avec l’artiste Libanaise Yasmine Hamdan, s’est nourri de beaucoup de rencontres, de cultures et de musiques différentes. Son père l’a aussi inscrit à 7 ans au conservatoire en guitare classique, un beau mélange !

Sinon voici quelques inspirations diverses, Ben harper, Feist, Robert Belfour, Radiohead, Aznavour, Noir désir, Portishead, Leonard Cohen, le magnifique film « The Hours », des acteurs comme Robin Williams à la fois sombre et lumineux, on aime beaucoup !

 

Le premier clip "La Rivière coule" réalisé par Elisabeth Marre est d'un esthétisme rare, digne d'un court métrage. Pourriez vous m'en dire un peu plus sur cette rencontre et ce tournage ? 

 

L’été 2019, j’ai contacté timidement Walter Films pour avoir le contact d’Élizabeth dont je venais de découvrir le magnifique court métrage « Manon sur le bitume ». J'ai tout de suite perçu une grande sensibilité. La chance que j’ai eu, c’est de tomber directement sur le directeur Xavier Arias (La secrétaire était parti 3 mois avant…) on a longuement discuté et la semaine d’après nous étions dans son bureau tous ensemble. Nous avions fait deux clips sur cette même chanson que nous n’avions pas gardé… Riches de ces expériences nous savions que cette chanson inspirait les grands espaces, avec une idée de liberté, de quête personnel ce sont les seules indications qu’on a donné à Elisabeth Marre après on lui a laissé carte blanche.

C’était important pour nous qu’elle s’approprie la chanson et en fasse sa propre interprétation. Elle nous a vraiment aidé à trouver l’univers visuel qui nous correspondait grâce à ce clip à la fois mystérieux, étrange et magique… Cette chanson parle d’amitié et le scénario nous a amené à réunir une dizaine d’amis d’enfances et de proches mais aussi des inconnus qui nous ont prêté mains fortes, une belle façon de rendre hommage à la chanson… Une expérience très forte humainement et artistiquement !

Ce clip a été plébiscité et sélectionné au festival international du court métrage de Clermont Ferrand en début d'année. Quelle fut votre réaction ? 

 

Une belle récompense, on s’est vraiment battu pour la mise en image de cette chanson alors, forcement, on était heureux aussi pour Elizabeth et Walters Films qui se sont tellement investi. Aujourd’hui le clip voyage, il a été sélectionné dans un festival en Irak, on est hyper content !

 

Depuis 2014, vous avez assuré de nombreuses premières parties de différents artistes, Eiffel, Benjamin Biolay, Gaetan Roussel, Bertand Cantat. Comment se sont passées ces rencontres avec le public ? 

Pour chacun de ces artistes, le public était d’une grande bienveillance que ce soit avec Benjamin Biolay où nous avons eu un gros problème technique et c’est le public qui nous a rassuré on peut dire… ou avec Bertrand Cantat où la pression était énorme, dès que nous sommes entrées sur scène, il y a eu une pluie d’applaudissement de quoi vous réchauffer le cœur tout de suite.

De la coopérative de Mai à Clermont Ferrand au Zenith à Paris, est- ce que le public est différent ? 

 

C’est forcément un peu différent dans notre cas, celui au Zénith de Paris était très impressionnant car je pense un des concert les plus controversé de l’histoire du rock en France. C’était l'un des derniers concerts de Bertrand Cantat, il y avait une tension incroyable et le public était survolté !

 

Je suppose qu'avec la sortie de votre EP, votre envie est de le faire découvrir au public sur scène. Dans cette période incertaine imaginez-vous d'autres alternatives ? 

Nous avons eu la chance de faire de nombreux concerts depuis 2018, on alternait entre enregistrement et scène, c’était un peu schizophrène mais on regrette rien au vue de la situation aujourd’hui… Et maintenant, il est temps pour nous d’exister plus sur le digitale et de dévoiler aux gens qui nous suivent l’EP et toutes les surprises qu'on leur prépare… Et quoi qu’il arrive, nous sommes bien décidées à le défendre sur scène coûte que coûte !

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Le confinement fût-il un moment créatif ou plutôt un moment de stand by ?

 

Le premier confinement pour nous, c’était formidable. Nos autres activités professionnelles ont été suspendues. C'était la première fois de notre vie où l’on pouvait se consacrer à temps plein à notre musique. L’autre chose, c’est que l’on a eu l’idée d’organiser des concerts tous les deux jours à 20h dans la rue devant chez nous lors des applaudissements et on a rencontré pleins de voisins musiciens, c’était très inspirant ! C’était aussi super de pouvoir vraiment se poser pour digérer tout ce que l’on avait appris aux cotés de Pascal Humbert l’année précédente. Le confinement a permis aussi de travailler à distance avec des musiciens rencontrés sur la route notamment avec Nicolas Courret, batteur d’Eiffel, qui a enregistré une batterie sur «On verra bien » ou Sebastien Marc qui a mixé l’EP a distance. Une nouvelle façon de travailler pour nous qui marche très bien et qui permet de prendre du recul sur les morceaux. Même la pochette avec Jérôme Witz (Bashung, Dominique A) a été faite à distance sans même que l’on se rencontre !

 

Pour en revenir à votre EP, vous vous êtes entourés d'une équipe, Seb, Marc, Jérome Witz, Jean-François Robert au talent reconnu mais aussi la rencontre avec Pascal Humbert. Au delà de la musique, j'ai l'impression que c'est une aventure humaine que vous avez vécu ? 

Les aventures, les rencontres c’est tellement important, une rencontre peut tout changer et nous veillons à être vraiment attentif aux personnes qui croisent notre chemin, à poser des questions, à être curieux. C’est pour cela que nous adorons faire du Airbnb, tu ne sais jamais qui sera derrière la porte ! L’enregistrement de ce disque a été une vraie aventure, plusieurs sessions de travail en huis clos ont eu lieu entre septembre 2018 et mai 2019, qui nous ont amené en Auvergne à Tauves, dans le Lot à la Taillade, la maison de Nino Ferrer. Nous avons croisé la route d’Arthur H, de Jean Fauques, de Kinou la femme de Nino et son fils Arthur. Nous sommes allées aussi chez Pascal au Pays Basque au sommet des montagnes. Nous avons beaucoup joué, expérimenté, échangé appris sur sa manière de travailler, c’était très riche.

 

Avez-vous la date de sortie de l'EP ? Et dans quel état d'esprit vous trouvez-vous ? 

 

Oui, il sort officiellement le vendredi 4 juin 2021, on est vraiment heureux, ça fait trois ans que l’on travaille sur les chansons, on a tellement hâte ! Mais dans notre esprit, nous sommes déjà sur le disque suivant…

 

Avez-vous des projets prévus après cette sortie ? 

 

Pas mal de concerts, cet été et à la rentrée, sont en cours de booking. Nous avons aussi la chance de participer au projet d’enregistrement de la Coopérative de Mai « L’Auvergnat chante Brassens » un vinyle sortira le 3 juillet et un concert au Théâtre de la Mer à Sète est prévu également dans le cadre d’un hommage national, une belle mise en lumière pour le projet et notre EP.

 

Pour finir, avez-vous quelque chose à dire aux lecteurs de cette interview ? 

 

Deux options, mettez votre casque sur les oreilles et partez vous balader ou installez vous au volant de votre voiture faites « play » et mettez à fonds, laissez vous porter. Immergez-vous !

Nathalie pour Destination-Live.com - Avril 2021

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